Seul. Quel mot de vocabulaire pourrait revenir plus souvent dans une auto-description de mon caractère ?

Toutes les tentatives que j'ai pu, et peux encore faire, pour tenter de me séparer de cet état de fait, se soldent toutes par des échecs. Quoi que je fasse, même entouré par une quinzaine de personnes, je me sens seul. Transparent. Avec ou sans moi, la soirée se déroulerait de la même manière. Je prendrais un livre pour aller lire dans un coin, personne ne s'en rendrait compte. À quoi bon s'évertuer à tenter de forcer le destin ? Je suis un solitaire, un ermite. Au plus profond de mon être, je le sais. Pourquoi, alors, tenter de m'imposer des réunions sociales avec des gens pour qui de toute façon je ne compte pas, à part par pur masochisme ?

Seul
Adjectif, du latin solus. Qui est sans compagnie, isolé. Tout seul: sans aide.

Et pourtant... Parfois, je regrette cruellement la présence d'une tierce personne, qui pourrait se trouver là, tranquillement, assise sur le canapé, à déguster un bon verre d'alcool en écoutant un vieux disque de blues, silencieusement, sans que les mots n'aient besoin de s'exprimer.

Hélas, entre un caractère difficile à tenir de râleur et d'enquiquineur, toujours à la recherche de la perfection, parfois lunatique, heureux un instant, et partant en coup de vent dans la minute qui suit sans raison véritablement particulière -- à part la perte de contrôle de sa vie envers les éléments extérieurs --, il semble difficile de trouver quelqu'un qui pourrait me supporter.

Il semblerait donc que la sociabilité, pour moi, ne soit qu'une vue de l'esprit particulièrement inapplicable. Dois-je pour autant en abandonner toute idéologie impliquant quelqu'élément que ce soit d'une vie privée quelconque pour me concentrer exclusivement sur une vie professionnelle, qui pour autant qu'elle puisse hypothétiquement être une réussite, ne me comblera pas et ne me rendra pas plus heureux pour autant ?

La question reste ouverte et en suspens, et ce n'est pas le classique Blues on the Bayou, de B.B. King, accompagné d'un petit whisky Glenfarclas Dark Oloroso 1991, qui vont m'aider à y voir plus clair. Tout au plus, pourront-ils me permettre de surmonter, une nouvelle fois, une épreuve douloureuse...

Oh, it's so sad what a little time can do
Oh, when you're hanging out with another
Losing a love with you
All those good times we had
Baby, just me and you